Prévenir une allergie alimentaire chez le bébé à risque ? Chez Dalipo on vous propose de mieux comprendre pourquoi et comment. Pour ça, nous sommes allées demander au Docteur Guillaume Lezmi, pédiatre allergologue hospitalier à Paris.
DALIPO : Quel est le risque de développer une allergie alimentaire ? Quels sont les bébés les plus à risque ?
Dr. LEZMI : Les allergies les plus fréquentes chez l’enfant en France sont les allergies aux protéines de lait de vache, à l’œuf, à l’arachide, aux fruits à coques et enfin aux poissons.
Le principal facteur de risque de développer une allergie alimentaire IgE-médiée est la dermatite atopique ou l’eczéma, surtout l’eczéma sévère .
Les données dont on dispose montrent que l’existence d’autres allergies alimentaires, un eczéma léger ou les antécédents de maladie allergique chez les parents au 1er degré sont également des facteurs de risque pour bébé. Néanmoins l’ effet est moins fort que celui la dermatite atopique sévère chez le nourrisson lui-même.
Découvrez l’interview vidéo du Dr Lezmi sur la prévention des allergies alimentaires chez un bébé à risque :
DALIPO : Pourquoi contrôler l’eczéma est important mais pas suffisant ?
Dr LEZMI : La dermatite atopique sévère de bébé est un facteur de risque de développer une allergie alimentaire IgE-médiée. Cependant cela ne veut pas dire que le traitement de la dermatite atopique avec des émollients quotidiens, c’est-à-dire l’hydratation de la peau, prévient le développement de l’allergie alimentaire.
Il est important de contrôler l’eczéma car c’est une maladie qui peut être gênante, parfois sévère. Il est également important d’essayer de restaurer aussi la barrière cutanée avec des émollients. Cependant il n’est pas clairement démontré que traiter l’eczéma prévient l’apparition des allergies alimentaires.
On peut aussi n’avoir aucun facteur de risque d’allergie et devenir allergique.
DALIPO : Quelles données soutiennent l’introduction précoce des aliments allergisants tels que l’œuf, l’arachide et les fruits à coque dans l’alimentation des bébés à risque ?
Dr. LEZMI : Il existe de plus en plus d’études, même si aucune n’a été faite en France, qui soutiennent l’introduction précoce d’aliments allergènes chez le bébé à risque. Ces études sont très solides en particulier sur l’arachide c’est-à-dire la cacahuète et l’œuf, et un peu moins pour les fruits à coques comme la noisette, la pistache, le cajou, l’amande.
Ces études ont montré que l’introduction précoce, dès l’âge de 4-5 mois, d’assez grandes quantités de ces aliments, c’est-à-dire au moins 2g de protéines allergènes par semaine, pourrait prévenir l’apparition d’allergies alimentaires à ces aliments, surtout chez les bébés les plus à risque.
Les recommandations internationales vont depuis en ce sens. Il est aujourd’hui recommandé aux Etats-Unis au Canada, et en Europe d’introduire dès 4-5 mois ces aliments chez les enfants à risque mais aussi en population générale, car même sans facteur de risque, les bébés peuvent développer une allergie alimentaire.
C’est un vrai bouleversement, un changement des habitudes alimentaires que d’introduire des Fruits à coques ou de l’arachide au début de la diversification alimentaire.
Je crois que ça l’est peut-être un peu moins pour l’œuf qui était déjà introduit à partir de 6 mois, même si parfois les parents avaient tendance à repousser.
DALIPO : Dans quel cas consulter un spécialiste avant d’introduire des allergènes comme l’oeuf, l’arachide ou les fruits à coque chez bébé ?
Dr. LEZMI : La réponse à cette question est encore un peu débattue.
En pratique, je dirais que seuls les enfants avec une vraie dermatite atopique sévère, et pas tous ceux qui ont un peu d’eczéma, devraient consulter un spécialiste, pour faire un bilan allergique rapidement et voir si l’enfant est déjà allergique ou pas.
Parfois le bilan est légèrement positif mais l’enfant pas encore allergique. Afin de le confirmer, l’introduction peut se faire sous surveillance médicale par exemple en hôpital de jour d’allergologie voire en consultation d’allergologie, mais pas à domicile par les parents.
Il faut également probablement réorganiser notre manière de faire et adresser « très rapidement » ces enfants à risque car le délai d’attente du RDV chez le spécialiste peut retarder l’introduction des allergènes chez un bébé à risque et donc réduire la possibilité de prévention précoce.
DALIPO : Quel est le risque que mon bébé fasse une réaction allergique lors de l’introduction d’un aliment allergène et à quels symptômes s’attendre ?
Dr. LEZMI : Il n’est malheureusement pas possible de quantifier exactement ce risque. Mais l’allergie à l’œuf et l’allergie à l’arachide concernent chacune environ 0.5-1% de la population.
Ce qu’il est important de garder en tête, c’est que s’il y devait y avoir une réaction, les réactions sont immédiates c’est-à-dire qu’elles surviennent dans les minutes qui suivent la prise de l’aliment. Elles sont le plus souvent légères au moment de la diversification alimentaire, et concernent la peau : il s’agit d’urticaire ou d’œdème.
Mais elles peuvent, plus rarement, être sévères, de type anaphylactique avec atteinte respiratoire ou digestive.
INTRODUIRE LES ALLERGENES ALIMENTAIRES CHEZ BÉBÉ AVEC DALIPO ?
Nous espérons que cet article vous a apporté des informations utiles pour prévenir les allergies alimentaires chez votre bébé. L’introduction de ces allergènes peut être un défi, mais avec un coup de pouce, vous pouvez passer ce cap.
Chez Dalipo, nous sommes dédiés à soutenir les parents dans cette étape importante. Nos box sont conçues pour vous aider à introduire progressivement et en quantités maîtrisées les allergènes dès le début de la diversificatoin alimentaire de votre bébé.