Le gras ou la matière grasse qu’est-ce que c’est ?
Fondamentales pour le développement du bébé, les matières grasses, ou le gras, sont un composant naturellement présent dans notre alimentation qu’on appelle les lipides. C’est une des 3 familles de macronutriments, avec les protéines et les glucides.
Pourquoi bébé a besoin de gras ?
Les lipides à quoi ça sert ?
Comme tous les macronutriments, les lipides apportent de l’énergie à notre organisme. D’ailleurs, dans le corps humain, l’énergie est souvent stockée sous forme de lipides. (coucou le petit bourrelet de la cuisse de bébé ! C’est la réserve qui diminue généralement au moment où il se met à gambader).
Les lipides ont un rôle structurel très important, puisque toutes nos cellules ont une membrane, constituée de lipides.
Ils jouent aussi un rôle très important dans notre métabolisme. Par exemple le cholestérol est à l’origine de la fabrication de certaines hormones, comme la testostérone qui elle-même est utilisée par notre corps pour stimuler l’hormone de croissance. Ils participent aussi au développement cérébral et à la maturation du système nerveux. Par exemple, la gaine de myéline, l’enveloppe qui recouvre les neurones et qui permet de faire circuler rapidement l’influx nerveux, est essentiellement composée de lipides.
Pourquoi les bébés ont besoin de matière grasse ?
Quand on voit à quoi servent les lipides, on comprend assez bien que nous avons TOUS besoin de matière grasse. Et les bébés en ont encore plus besoin que les enfants de plus de 3 ans ou les adultes.
Et oui, pour doubler puis tripler en poids et en taille, le bébé a besoin de construire beaucoup de nouvelles cellules… Et quand il commence à bouger, se déplacer à quatre pattes ou même marcher, on se doute qu’il a besoin de plus en plus d’énergie.
Pour assurer sa croissance et son bon développement de 0 à 1 an, un bébé a besoin que l’énergie apportée par son alimentation provienne à 50% de gras. Ce n’est qu’à partir de 3 ans que leurs besoins en lipides se rapprochent de ceux des adultes, c’est-à-dire 35-40%[1].
Le constat est sans appel : en France, l’alimentation des bébés manque de gras ! Les études montrent qu’entre 8 et 12 mois, ce serait à peine 5% des bébés qui reçoivent les apports recommandés. Et à 12 mois, 90% des bébés consomment moins que la quantité recommandée de lipides [2],[3].
Plusieurs raisons peuvent expliquer pourquoi les bébés manquent de matières grasses dans leur alimentation :
- La première, c’est un manque d’information sur les besoins nutritionnels des bébés. En particulier à partir du début de la diversification alimentaire, quand les quantités de lait commencent à diminuer.
- Ensuite, on a tendance à faire confiance aux produits de l’alimentation infantile pour apporter un repas en quantités parfaitement adaptées à l’âge de bébé. Or pour les lipides ce n’est pas vrai : ces préparations en contiennent très peu.
- Enfin, on veut le mieux pour notre bébé. On a tellement intégré que pour notre santé il faut éviter « de manger TROP gras, TROP sucré, TROP salé » qu’on pense mal faire en ajoutant des matières grasses quand on cuisine… Sauf que le gras, ça n’est pas la même histoire que le sucre ou le sel. Que « PAS TROP » ne veut pas dire « PAS DU TOUT ». Et que « TROP » ne veut pas dire la même chose pour un adulte ou un bébé.
Quelles sont les “bonnes” matières grasses et pourquoi sont-elles importantes ?
Quand on pense aux matières grasses, on pense tout de suite au beurre, à la margarine, aux huiles végétales, au lard… Pourtant, notre alimentation nous offre une multitude d’autres sources de matières grasses : les poissons, les noix, les graines, l’avocat, les produits laitiers…
Mais alors, est-ce que ces matières grasses sont toutes équivalentes ? Evidemment non : elles ont toutes un profil lipidique différent.
Du coup, on les définit en fonction des différents types de lipides ou d’acides gras qu’elles contiennent : acides gras saturés, cholestérol, oméga 3, ça vous dit sûrement quelque chose tout ça ?
Pour comprendre pourquoi toutes les matières grasses ne se valent pas, il y a un élément important à avoir en tête. Comme pour tout, notre corps a besoin d’une large variété de lipides pour pouvoir bien grandir et fonctionner. Pour ça, il est capable d’en fabriquer certains, mais pas tous !
Eh oui ! Il existe des lipides que notre corps ne peut pas produire lui-même. Donc si tu ne les lui apportes pas par l’alimentation, ton corps ne fonctionnera pas de manière optimale.
Pourquoi ils sont importants ? Les Oméga 3 de type DHA par exemple sont très importants pour le développement du cerveau et de la rétine.
Et pour mon bébé, quelles matières grasses sont indispensables dans son alimentation ?
Quels sont les besoins spécifiques des bébés en acides gras ?
En plein développement, le bébé a besoin d’acides gras essentiels et particulièrement des indispensables…
Les acides gras des familles des oméga 3 et des oméga 6 en particulier, dont on entend souvent parler, sont fondamentaux pour les bébés. Ils entrent dans la composition des membranes de nos cellules, et contribuent au bon fonctionnement du cerveau et au développement de la vision.
Quelles sont les sources de matières grasses dans l’alimentation de bébé ?
La principale source de matières grasses d’un bébé jusqu’à un an est le lait. Que ce soit le lait maternel ou les formules infantiles, ils sont très riches en gras et c’est exactement ce dont les bébés ont besoin.
Avec la diversification alimentaire qui commence en général entre 4 et 6 mois, la quantité de lait ingérée par le bébé va naturellement diminuer. Le lait reste l’aliment principal de l’alimentation du bébé jusqu’à l’âge de 1 an. Ensuite il est recommandé de maintenir un apport de lait de croissance d’environ 500mL par jour jusqu’à l’âge de 3 ans.
Ses repas autres que le lait doivent donc aussi contribuer à lui apporter du gras en quantité suffisante et avec la variété de lipides adaptés à ses besoins.
Parmi les aliments qui y contribuent on trouve les poissons gras, qui sont une source de DHA (saumon, maquereau etc…). Mais aussi l’avocat, les yaourts au lait entier, ou les matières grasses « ajoutées », comme les huiles végétales, le beurre ou la crème fraîche au lait entier.
Pourquoi insiste-t-on sur les produits laitiers au lait entier ? Parce qu’avec le lait demi-écrémé, on perd une partie du gras. Si vous nous avez suivies jusque-là, vous comprenez bien que ça perd de son intérêt…
Concrètement, je rajoute quoi comme matières grasses dans l’assiette de mon bébé ?
Pour couvrir les besoins en gras des bébés, la matière grasse ajoutée est clé. Qu’on cuisine maison ou qu’on donne des petits pots industriels, dans tous les cas il faut rajouter du gras !
Côté diversification alimentaire, il est recommandé de mettre au moins une cuillère à café de matière grasse tous les jours dans l’assiette de son bébé dès le début de la diversification alimentaire et jusqu’à 1 an. Cette cuillère à café, c’est exactement ce que vous trouverez dans les berlingots Dalipo.
Ensuite, entre 1 et 3 ans, votre bébé a besoin d’au moins 2 cuillères à café par jour de matière grasse ajoutée.
Pour les matières grasses ajoutées, on dit de privilégier les huiles végétales par rapport aux matières grasses animales. Tout d’abord, parce que les matières grasses végétales sont plus riches en acides gras essentiels par rapport aux matières grasses animales. Mais aussi parce que dans les produits laitiers que le bébé consomme, il y a du gras d’origine animale. Comme la diversité est clé, pour compléter, on favorise du gras d’origine végétale ! Toutefois, de temps en temps une noisette de beurre ou une cuillère de crème fraiche est aussi bienvenue, en plus c’est délicieux.
Et parmi les huiles végétales, on choisit quoi ? Comme toujours, la variété est reine.
- S’il faut en privilégier une ce serait l’huile de colza, qui est la plus équilibrée.
- Pour alterner, les huiles de lin, de cameline, de noix sont très intéressantes car particulièrement riches en oméga 3.
- L’huile d’olive est riche en vitamine E, mais du point de vue des acides gras qu’elle apporte, elle est moins adaptée aux besoins spécifiques du bébé. Ca ne veut pas dire qu’on ne peut pas en donner bien sûr, ce n’est pas mauvais pour sa santé et ça contribue aussi à la diversité !
Dans les berlingots Dalipo, on a sélectionné un mélange d’huiles spécialement adapté aux bébés au quotidien : du colza en majorité, associé à du lin ou de la cameline selon les recettes, et en bonus une huile végétale marine sélectionnée pour sa richesse en DHA.
Et le rôle du gras pour la découverte des nouvelles saveurs et l’éveil des papilles, on en parle ?
Le gras n’est pas qu’un sujet de nutrition. Le gras c’est aussi le goût. En cuisine le gras est l’ami du chef, il va apporter une texture mais également libérer des composés aromatiques qui seront perçus en bouche et participent à l’expérience de la dégustation. C’est pour ça que lorsqu’on prépare les petits plats de bébé, lui présenter une diversité de matières grasses va lui faire découvrir également une palette de nouvelles saveurs. Ça aussi c’est important !
Pour aller un peu plus loin :
Il existe différentes façons de classifier les acides gras.
Du point de vue biochimique, on distingue :
- les acides gras saturés (AGS), qui ne possèdent aucune double liaison ;
- les acides gras monoinsaturés (AGMI) qui possèdent une seule double liaison ;
- et les acides gras polyinsaturés (AGPI) qui possèdent plusieurs doubles liaisons.
Du point de vue physiologique, on distingue :
- les acides gras indispensables et conditionnellement indispensables qui constituent les acides gras essentiels.
- les acides gras indispensables nécessaires au développement et au bon fonctionnement du corps humain, mais que notre corps ne sait pas fabriquer ;
- les acides gras conditionnellement indispensables, essentiels pour la croissance normale et les fonctions physiologiques des cellules mais qui peuvent être fabriqués à partir de leur précurseur s’il est apporté par l’alimentation. Ils sont donc rigoureusement requis si leur précurseur indispensable est absent.
- Les acides gras non indispensables ou bien non essentiels.
[1] AVIS de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail relatif à l’actualisation des repères alimentaires du PNNS pour les enfants de 0 à 3 ans, 2019
[2] Yuan et al., Early factors related to carbohydrate and fat intake at 8 and 12 months: results from the EDEN mother-child cohort. Eur J Clin Nutr 2017, 71(2), 219-226
[3] Chouraqui et al., Food, water, energy, and macronutrient intake of non-breastfed infants and young children (0-3 years) Eur J Nutr 2020 Feb;59(1):67-80.